Alexander Badawy et Virginia Trimble furent les premiers à soupçonnerl'orientation astronomique des conduits issus des Chambres du Roi et de la Reine.
Sur le plateau calcaire de Gizeh surplombant la vallée du Nil furent successivement érigés trois complexes architecturaux, au centre desquels une pyramide de dimensions importantes, voire même colossales, trône, depuis près de cinq millénaires. L'édification de ces véritables merveilles du Monde Antique incomba à trois pharaons des plus illustres de la IVème dynastie, nommés alors Khufu, Khafra et Menkaura, dont les durées de règnes respectifs n'excédèrent vraisemblablement pas le quart de siècle.
De l'ensemble architectural autrefois édifié par le pharaon Khufu ou Khéops, fils et successeur direct de Snéfrou, ne subsiste principalement, à l'heure actuelle, que la pyramide centrale baptisée, à juste titre, la Grande Pyramide. Jadis revêtue d'un parement de calcaire fin extrait des carrières de Tourah toutes proches, elle culminait alors à près de 146 mètres au-dessus du niveau du sol. Sa parfaite édification, tant au plan architectural qu'au plan astronomique, marqua l'apogée de l'ère de construction des pyramides égyptiennes.
Une large ouverture pratiquée sur sa face Nord par les hommes du Calife Al-Mamoun, à la fin du précédent millénaire, permet d'en entrevoir la structure interne, unique en bien des points : sa particularité majeure réside essentiellement dans la quasi-superposition, suivant l'axe même de la pyramide, de trois chambres aux caractéristiques architecturales nettement distinctes. L'une souterraine, à laquelle la descenderie initiale conduit, semble inachevée. La seconde, que la position intermédiaire suffit à qualifier de médiane, paraît, en revanche, davantage élaborée : une petite niche, surmontée d'une voûte en encorbellement dont l'agencement des cinq assises n'est pas sans rappeler la structure d'une pyramide à degrés, fut ainsi creusée dans sa paroi orientale... tandis que de petites ouvertures rectangulaires ne débouchant pas sur l'extérieur furent pratiquées sur ses faces méridionale et septentrionale.
Cette salle au sol non pavé se situe au niveau précis où l'étroit couloir ascendant issu de la descenderie initiale se transforme brusquement en un long corridor aux parois recouvertes de pierres polies, et surmonté d'une voûte en encorbellement de dimensions incomparables. L'ascension de cette Grande Galerie mène, par l'intermédiaire d'une antichambre où subsistent encore les traces d'un antique système de herses, à la chambre supérieure, ou Chambre du Roi, entièrement construite de granit rose en provenance des carrières d'Assouan. Bien que de petits conduits issus d'ouvertures pratiquées sur ses faces méridionale et septentrionale assurent un perpétuel renouvellement de l'air, l'aération ne semble pas avoir constitué leur fonction première : leurs orientations respectives en direction de la culmination supérieure des trois étoiles de la ceinture d'Orion et de l'étoile Polaire Thuban, paraissent, au contraire, s'inscrire dans le strict respect d'une symbolique funéraire, que les Textes des Pyramides ultérieurement gravés développeront.
Les quelques rares vestiges disséminés à proximité de la pyramide centrale confirment l'existence d'un plan d'ensemble, quasiment identique à celui développé au sein des complexes antérieurs : un temple mortuaire aux murs de calcaire ornés de bas-reliefs était ainsi pareillement accolé à la face orientale de la pyramide, et relié au temple de la vallée par une chaussée montante. A l'intérieur de l'enceinte furent également érigées quelques neuf pyramides satellites, trois d'entre elles ayant été destinées à des reines. A proximité de l'une d'elles se situe l'unique tombe royale datant de l'Ancien Empire : la chambre souterraine, à laquelle un long puits vertical donnait accès, abritait un sarcophage d'albâtre vide, ainsi que l'équipement funéraire ayant jadis appartenu à la reine Hétephérès, femme de Snéfrou et mère de Khéops : les vases canopes emplis de viscères, des vaisselles d'albâtre, des objets en bois, des bijoux finement ciselés,... Autant de chefs d'oeuvre témoignant des nombreuses qualités artistiques développées à cette époque.
Le creusement de plusieurs fosses à barques, tant à proximité des petites pyramides de reines qu'à proximité de l'édifice central, constitue la seule véritable innovation de ce complexe architectural : l'un de ces bateaux en bois de cèdre du Liban fit d'ailleurs très récemment l'objet d'une reconstitution minutieuse.
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