Aux yeux de l'observateur memphite, l'ensemble des astres peuplant la voûte céleste localesemblait en rotation autour de ce point fictif matérialisé par l'étoile alpha Draconis.
Variations de la distance séparant Thuban du pôle Nord céleste au cours du troisième millénaire avant notre ère.
L'hypothèse d'une orientation polaire.
Avant d'utiliser ce logiciel d'astronomie inédit, testons la validité de l'une des hypothèses orientationnelles les plus anciennes, celle d'une orientation polaire, suggérée pour la toute première fois par l'astronome John Herschel, puis reprise par Charles Piazzi Smyth à la fin du XIXème siècle. Vers l'an 2800 avant notre ère, une étoile de brillance relativement élevée, aujourd'hui connue sous l'appellation de Thuban ou alpha Draconis, matérialisait le pôle nord céleste - ce point fictif autour duquel notre planète, la Terre, tourne : un point situé à quelques trente degrés au-dessus de l'horizon septentrional de l'observateur memphite, autour duquel l'ensemble des astres peuplant la voûte céleste locale semblait alors se mouvoir.
La position occupée alors par l'étoile alpha Draconis sur la voûte céleste locale était si remarquable que la projection au sol de la droite reliant cet objet à tout point situé à la surface de l'hémisphère nord aurait pu conduire à la détermination précise du Nord vrai. En raison toutefois du phénomène de précession, Thuban s'éloigna progressivement de cette position remarquable. Aussi son mouvement ressembla-t-il toujours plus chaque année à celui des autres étoiles peuplant le ciel, c'est-à-dire à une rotation autour du pôle Nord céleste, son rayon de giration ne cessant de croître avec le temps. Désormais, seule la projection au sol de la position occupée par Thuban aux instants précis de ses culminations supérieure et inférieure pouvait réellement conduire à la détermination plus ou moins précise du Nord vrai.
La survenue des instants de culmination supérieure et inférieure d'une étoile circumpolaire est toutefois d'autant plus difficile à déterminer que son rayon de giration est faible. L'application de cette méthode à la détermination du nord vrai ne se serait donc avérée source d'erreurs minimales que vers l'an 2800 avant notre ère - alors que Thuban matérialisait précisément le pôle nord céleste -, et vers la toute fin du troisième millénaire avant notre ère. A cette époque en effet, la distance séparant Thuban du pôle nord céleste avoisinait les cinq degrés. Elle était donc suffisamment importante pour permettre la détermination précise de ses instants de culmination supérieure et inférieure et, par voie de conséquence, de la direction septentrionale.
La plupart des pyramides érigées sous les règnes des pharaons de la IVème dynastie présentent cependant de très faibles écarts à l'alignement nord-sud : des écarts nettement inférieurs à ceux relevés sur les pyramides antérieures et ultérieures. La disparité des écarts à l'alignement cardinal des pyramides de l'Ancien Empire ne reflétant pas celle qu'aurait inévitablement généré l'éloignement progressif de Thuban du Pôle Nord céleste, l'hypothèse d'une orientation polaire peut être écartée.
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