lundi 6 octobre 2008

Pyramides d'Egypte 17

La situation géographique despyramides royales érigéessous le Moyen Empire


Plan du complexe pyramidal de Sésostris I à el-Licht (dynastie XII)


Bien qu'aucune structure purement pyramidale n'ait vraisemblablement couronné les ensembles funéraires des rois Antef et Montouhotep, leur construction semblait toutefois s'inscrire dans le cadre d'une certaine continuité architecturale. Ainsi la disposition relative des différentes salles du temple mortuaire de Neb-Hepet-Rê Montouhotep, tout comme la figuration de nombreux bas-reliefs retraçant diverses scènes de chasse, pêche, ou encore de procession, n'étaient-elles pas sans rappeler quelques-unes des caractéristiques propres aux édifices cultuels de la VIème dynastie. La disposition étagée de ces monuments sacrés constitue donc la seule véritable innovation architecturale, que quelques-uns des pharaons de la XIIème dynastie reproduiront au sein de leur propre complexe pyramidal.
Conformément à une prophétie datant du règne de Snéfrou, cette glorieuse dynastie fut fondée, vers l'an 2000 avant J.C., par un homme originaire de la ville de Thèbes, la cité sacrée du dieu Amon. Amenemhat I succédait ainsi à Neb-Tawi-Rê Mentouhotep, le dernier pharaon de la XIème dynastie, dont, jadis, il avait été le vizir et commandant en chef. Pour des raisons essentiellement stratégiques, la capitale du royaume fut alors transférée en un lieu nommé Ittawi, situé à proximité de el-Licht, en lisière de la verdoyante oasis du Fayoum.
De son ensemble funéraire de Licht, à laquelle une chaussée montante non couverte aboutissait naturellement, ne subsistent, à l'heure actuelle, que quelques pauvres vestiges : des vestiges indiquant l'existence antérieure d'un plan conforme à celui précédemment établi par les Maîtres d'Oeuvre de la VIème dynastie. Chacun des édifices cultuels fut cependant érigé, à l'image du temple de Montouhotep, au sommet d'une butte naturelle surmontée de constructions disposées en terrasses. Ainsi le temple mortuaire, pourtant élevé au niveau d'un premier étage, se situait-il en contrebas de la pyramide centrale, sur la face orientale de laquelle il était rituellement accolé. Une descenderie issue de la base de la face nord de cet édifice, dont la hauteur originelle dépassait les 70 mètres, conduisait autrefois à sa structure interne - substructure que la montée des eaux du Nil rendit cependant à jamais inaccessible.
Un petit lac souterrain s'était également formé au coeur d'une pyramide voisine, celle de Sésostris I, fils et successeur immédiat du roi Amenemhat I. Inondée, la chambre sépulcrale se trouvait dès lors munie d'une protection dont l'efficacité surpasserait tout autre système de fermeture classique - herses, blocs de pierre, ... - déjà en place. Par un mur d'eau horizontal s'achevait ainsi le couloir descendant, dont l'extrémité supérieure avait été creusée dans le pavement d'une petite chapelle d'offrandes, située sur la face septentrionale de l'édifice central.
Le massif de cette pyramide présente par ailleurs une structure toute particulière, parfaitement révélatrice des différentes techniques employées à sa construction. Il apparaît ainsi que de gros blocs de calcaire, du sable et du limon furent utilisés au remblaiement des espaces laissés vacants par l'agencement géométrique des quelques seize murs de soutènement - dispositif dont la cohésion fut efficacement assurée par l'ultime adjonction d'un parement de calcaire fin extrait des carrières de Tourah.

Sur sa face orientale était accolé un petit temple mortuaire, dont les divers éléments constitutifs - cour à portiques, corridors, magasins, niches à statues, sanctuaire - étaient disposés suivant le plan caractéristique des deux dernières dynasties de l'Ancien Empire. La partie intime de cet édifice sacré, tout comme la petite pyramide secondaire ancrée sur sa face méridionale, se situaient à l'intérieur de l'enceinte délimitant cet ensemble de résurrection, centré sur la pyramide royale. Enfin, neuf petites pyramides de reines, toutes pourvues de leurs propres édifices cultuels, étaient disposées de part et d'autre de ce complexe, qu'un second mur de briques entourait.L'extension orientale de cette enceinte extérieure se limitait toutefois à l'entrée du temple haut, qu'une chaussée montante large de plus de cinq mètres reliait au temple de la vallée. De magnifiques bas-reliefs représentant des scènes classiques de la vie quotidienne - chasse, pêche, apport d'offrandes, ... - ornaient les parois calcaire de ce corridor par ailleurs jalonné, sur toute sa longueur, de nombreuses statues figurant le roi ressuscité, à l'image du dieu Osiris.

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