Le mastaba Faraoun
Après avoir complété, au moyen de briques crues, le complexe pyramidal de son père Mykérinos, Chepseskaf, dernier pharaon de la IVème dynastie, fit ériger son propre ensemble funéraire au sud de la nécropole de Saqqarah. Le même matériau friable fut employé à la construction de nombreux édifices cultuels, à l'exception du temple haut accolé, conformément à la règle, à la face orientale du monument central. Ce dernier, semblable à un véritable sarcophage de pierres surmonté d'un couvercle arrondi fut qualifié, par les Arabes, de "Mastaba Faraoun", terme signifiant littéralement "Banc de Pharaon".
Bien que totalement dévêtues de leur parement originel en calcaire fin de Tourah, ses parois externes ont conservé une forte inclinaison, proche de 65 degrés. Une large entaille pratiquée sur sa face Nord indique l'entrée d'une descenderie conduisant directement à sa structure interne : trois herses de granit toujours en place bloquaient autrefois l'accès, depuis une antichambre située à quelques 7 mètres de profondeur, à deux salles de dimensions quasiment analogues, séparées par un étroit couloir orienté est-ouest. Ces deux chambres aux parois couvertes de granit rose sont ornées de voûtes, l'une en forme de V inversé, la seconde arrondie, à l'image de celles figurant au plafond des sanctuaires de Khéphren et Mykérinos. Ainsi, l'édifice funéraire de Chepseskaf, loin de revêtir un quelconque aspect pyramidal, abrite-t-il toutefois une structure interne semblable à celle développée au coeur de deux des pyramides de Gizeh.
Entre les chaussées montantes de Khéphren et Mykérinos fut précisément construite, au sommet d'une excroissance rocheuse, une tombe à l'aspect externe identique au Mastaba Faraoun. Entouré des principaux édifices de culte, ce grand sarcophage jadis recouvert d'un parement de calcaire fin devait probablement abriter la dépouille mortelle de la reine Khentakaus, épouse de Chepseskaf et "Mère des deux rois - le second et le troisième pharaons de la Vème dynastie - de Haute et de Basse Egypte",... à moins que son corps ne fut enseveli à l'intérieur d'une petite pyramide édifiée sur le plateau d'Abousir, à proximité de celle de l'un de ses fils, Néferirkarê.
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