En haut à gauche : Restitution du temple funéraire de Montouhotep à Deir el-Bahari par Naville et WinlockEn haut à droite : Restitution du temple funéraire de Montouhotep à Deir el-Bahari par Dieter Arnold.
A l'exceptionnelle longévité du règne de Pépi II, dernier pharaon de la VIème dynastie, succéda, pour des raisons encore obscures, une période de trouble intense, usuellement qualifiée de Première Période Intermédiaire : une ère durant laquelle la Terre d'Egypte, totalement desséchée, se morcela en autant de provinces adverses.
Des nomarques dont les sphères d'influences politiques, économiques et militaires respectives s'étendirent en conséquence, s'emparèrent de la zone du delta ainsi que la totalité des régions désertiques composant la Haute Egypte. Aucune tentative de réunification entreprise par divers pharaons issus de dynasties localement régnantes n'ayant formellement abouti, le pays tout entier fut saisi, durant plusieurs décennies, d'une importante mouvance politique. De cette incessante valse des souverains à la légitimité parfois douteuse résulta naturellement une agitation sociale extrême, accompagnée de multiples désorganisations et de nombreuses dégradations et profanations. Ainsi la quasi-totalité des édifices sacrés - mastabas, pyramides, temples, ... - érigés sous l'Ancien Empire n'échappèrent-ils pas même au régime de destructions et de pillages auquel la population s'adonna - des dégradations systématiques aux conséquences bien souvent irréversibles : "Vois : le roi a été renversé par la populace. Vois : celui qui était enterré comme Faucon (divin), n'a plus de sarcophage. Ce que cachait la pyramide est maintenant vide."
Bien que son influence politique ne s'étendit guère alors au-delà de la cité sacrée d'Abydos, un gouverneur de la province thébaine s'autoproclama "Roi de Haute et de Basse Egypte". Ainsi naquit la XIème dynastie, avec le roi Antef I, le premier d'une lignée de trois pharaons, tous porteurs d'une dénomination semblable. Chacun d'eux fit édifier son propre ensemble funéraire en un lieu appelé Dira'abou el-Naga, situé sur la rive occidentale du Nil, face à Karnak. Les vestiges de ces trois monuments à l'architecture identique soulignent encore l'existence antérieure de cours trapézoïdales entourées, sur trois de leurs faces, de piliers taillés dans la pierre locale. Peut-être une petite pyramide de briques crues dont la hauteur originelle n'excédait certainement pas la vingtaine de mètres surplombait-elle autrefois chacune de ces cours à portiques, ainsi que le suggère le contenu du Papyrus Abbott...
Des nomarques dont les sphères d'influences politiques, économiques et militaires respectives s'étendirent en conséquence, s'emparèrent de la zone du delta ainsi que la totalité des régions désertiques composant la Haute Egypte. Aucune tentative de réunification entreprise par divers pharaons issus de dynasties localement régnantes n'ayant formellement abouti, le pays tout entier fut saisi, durant plusieurs décennies, d'une importante mouvance politique. De cette incessante valse des souverains à la légitimité parfois douteuse résulta naturellement une agitation sociale extrême, accompagnée de multiples désorganisations et de nombreuses dégradations et profanations. Ainsi la quasi-totalité des édifices sacrés - mastabas, pyramides, temples, ... - érigés sous l'Ancien Empire n'échappèrent-ils pas même au régime de destructions et de pillages auquel la population s'adonna - des dégradations systématiques aux conséquences bien souvent irréversibles : "Vois : le roi a été renversé par la populace. Vois : celui qui était enterré comme Faucon (divin), n'a plus de sarcophage. Ce que cachait la pyramide est maintenant vide."
Bien que son influence politique ne s'étendit guère alors au-delà de la cité sacrée d'Abydos, un gouverneur de la province thébaine s'autoproclama "Roi de Haute et de Basse Egypte". Ainsi naquit la XIème dynastie, avec le roi Antef I, le premier d'une lignée de trois pharaons, tous porteurs d'une dénomination semblable. Chacun d'eux fit édifier son propre ensemble funéraire en un lieu appelé Dira'abou el-Naga, situé sur la rive occidentale du Nil, face à Karnak. Les vestiges de ces trois monuments à l'architecture identique soulignent encore l'existence antérieure de cours trapézoïdales entourées, sur trois de leurs faces, de piliers taillés dans la pierre locale. Peut-être une petite pyramide de briques crues dont la hauteur originelle n'excédait certainement pas la vingtaine de mètres surplombait-elle autrefois chacune de ces cours à portiques, ainsi que le suggère le contenu du Papyrus Abbott...
Une hypothèse semblable, également soulevée par le Papyrus Abbott, fut sérieusement envisagée par divers archéologues contemporains du début du XXème siècle, tels Naville, Hall et Winloch, dont les recherches portaient plus particulièrement sur le site de Deir-el-Bahari, face à Karnak. En ce lieu subsistent les vestiges d'un complexe architectural que Neb-Hepet-Rê Montouhotep, successeur direct du roi Antef III et réunificateur des Deux Terres, avait fait ériger.
Ce gigantesque monument dont le plan d'ensemble, très novateur, ne sera en partie repris que quelques cinq cents ans plus tard par Senmout, le célèbre architecte de la non moins illustre reine Hatchepsout (XVIIIème dynastie), était accessible, depuis le temple de la vallée, par une chaussée montante non couverte, bordée de statues royales accolées aux murs de pierres adjacents. Une rampe issue d'une vaste cour peuplée de dizaines de sycomores et autres tamaris conduisait, vers l'ouest, à une première terrasse reposant sur une double rangée de piliers carrés.
Ce gigantesque monument dont le plan d'ensemble, très novateur, ne sera en partie repris que quelques cinq cents ans plus tard par Senmout, le célèbre architecte de la non moins illustre reine Hatchepsout (XVIIIème dynastie), était accessible, depuis le temple de la vallée, par une chaussée montante non couverte, bordée de statues royales accolées aux murs de pierres adjacents. Une rampe issue d'une vaste cour peuplée de dizaines de sycomores et autres tamaris conduisait, vers l'ouest, à une première terrasse reposant sur une double rangée de piliers carrés.
Depuis l'entrée située à l'extrémité supérieure de la rampe était accessible la structure interne de cet édifice - une salle aux parois ornées de multiples bas-reliefs symboliquement protégés par deux ou trois rangées de colonnes octogonales. Sur sa face occidentale, une petite cour à portiques débouchait sur une grande salle hypostyle de forme rectangulaire, dont plus de quatre-vingts colonnes polygonales supportaient la toiture. Un autel auquel la statue du ka royal faisait face constituait, enfin, le sanctuaire, soit la partie la plus intime du temple. Creusée sous la falaise, la chambre sépulcrale abritait une petite chapelle de granit et d'albâtre, à l'intérieur de laquelle divers équipements funéraires furent disposés. Elle faisait ainsi écho à une petite salle forée sous le noyau central du temple, véritable cénotaphe où furent entassés quelques objets de culte.
Ce second dispositif souterrain, accessible par une vaste fosse creusée dans le sol de la cour d'entrée, se voyait donc surmonté de deux terrasses de conception architecturale identique qu'un monument à base carrée venait finalement couronner. Longtemps assimilé à une petite pyramide, ce dernier édifice aurait en réalité simplement incarné, aux dires de Dieter Arnold, la notion de tertre primordial.
Ce second dispositif souterrain, accessible par une vaste fosse creusée dans le sol de la cour d'entrée, se voyait donc surmonté de deux terrasses de conception architecturale identique qu'un monument à base carrée venait finalement couronner. Longtemps assimilé à une petite pyramide, ce dernier édifice aurait en réalité simplement incarné, aux dires de Dieter Arnold, la notion de tertre primordial.
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