Coupe de la pyramide de Sahourê à Abousir (dynastie V)
C'est à la gloire de son ba, véritable "âme-oiseau" incarnée par le jabiru, que Sahourê, second pharaon de la Vème dynastie, fit ériger sa propre pyramide, accompagnée des édifices de culte habituels. Imité en cela par nombre de ses successeurs, parmi lesquels Néferirkarê, Néferefrê et Néouserrê, le plateau d'Abousir se peupla progressivement d'autant de complexes architecturaux. La découverte, à proximité de ces monuments d'éternité, des fragments épars de multiples bas-reliefs finement gravés dans la pierre calcaire, témoigne d'une magnificence artistique encore inégalée, que le temps et les hommes ont malheureusement contribué à lentement dégrader.
La disposition et la nature des vestiges retrouvés en chacun des édifices cultuels du complexe de Sahourê permettent toutefois d'en dresser le plan originel - un plan qui sera ultérieurement adopté, dans son ensemble, par ses successeurs directs de la Vème dynastie.
Accessible depuis le Nil grâce à deux débarcadères, le temple d'accueil abritait deux portiques de dimensions inégales, conduisant simplement à une même salle en forme de T, aux murs ornés de bas-reliefs à la gloire du roi. Le temple haut à laquelle la chaussée montante aboutissait, présentait, quant à lui, une structure interne bien plus élaborée, directement comparable à celle antérieurement développée sous le règne de Khéphren : le hall d'entrée pavé de calcaire laissait ainsi apparaître une cour à ciel ouvert au sol constitué de basalte poli et aux parois ornées de bas-reliefs figurant le roi victorieux sur ses ennemis Asiatiques et Libyens... tandis que des scènes de chasse dans les marais et les forêts du delta étaient représentées sur les murs d'un étroit corridor délimitant cette cour à piliers. Ce même couloir donnait accès à la partie intime du temple mortuaire, constituée, conformément à la règle, d'une petite salle abritant les cinq niches à statues, de deux ensembles de magasins, ainsi que du sanctuaire pavé d'albâtre. Y furent découverts les vestiges de cinq bassins de purification, qu'un système de rigoles creusées dans le sol rocheux alimentaient régulièrement en eau de pluie. L'évacuation des eaux usées accumulées dans ces bassins que des conduites de cuivre faisaient communiquer, était quant à elle assurée par un système de drainage souterrain, issu de la base de la chaussée montante du complexe architectural.
Plan des temples haut et bas du complexe funéraire de Sahourê à Abousir (dynastie V)
La pyramide de Sahourê qui jadis s'élevait à une hauteur supérieure à 50 mètres, se trouve aujourd'hui, à l'image des autres superstructures du plateau d'Abousir, dans un état de délabrement total. Du parement originel en calcaire fin de Tourah, seuls quelques fragments subsistent, ça et là, totalement incapables de masquer la structure en gradins initiale. Des chutes de pierres en ont, de plus, partiellement obstrué la descenderie issue de la base de la face Nord - celle-ci conduisait, par l'intermédiaire d'un couloir horizontal autrefois bloqué par un système de herses en granit, à la chambre sépulcrale centrale, oblongue dans le sens est-ouest. Surmontée d'une magnifique voûte en chevrons constituée d'énormes blocs de calcaire, elle abritait encore, lors de sa récente découverte par Perring, les fragments d'un sarcophage de basalte poli dépourvu de toute inscription. Chacun de ces éléments de construction internes à l'édifice, à l'exception de quelques rares extrémités de granit, était autrefois recouvert d'un parement de calcaire fin. Autant d'éléments constitutifs qui seront semblablement disposés à l'intérieur des pyramides de Néferirkarê et Néouserrê.
Bien que brutalement interrompue par la disparition soudaine de Néferirkarê, l'édification de son complexe architectural se poursuivit sous les règnes de deux de ses successeurs, Néferefrê et Néouserrê. La pyramide centrale, dont le parement en calcaire fin de Tourah dissimulait sa structure initialement composée de gradins, atteignait alors une hauteur proche de 75 mètres, la faisant ainsi apparaître légèrement plus grande que celle du pharaon Mykérinos. L'emploi de la brique et du bois succédèrent cependant à l'utilisation antérieure de la pierre dans le parachèvement de certains édifices cultuels, tels le temple mortuaire. Ainsi des colonnes de bois lotiformes reposant sur une base calcaire furent-elles, par exemple, employées à en soutenir les toitures. Le temple de la vallée, tout comme la chaussée montante le reliant habituellement à l'enceinte du complexe, demeurèrent en revanche inachevés, Néouserrê envisageant de les incorporer à son propre ensemble funéraire.
Les vestiges d'une autre pyramide inachevée, de dimensions externes plus importantes encore, ont été découverts, au nord du complexe de Sahourê. Ils furent attribués au pharaon Chepseskarê, le très probable successeur immédiat de Néferirkarê.
Sous le règne du pharaon Néferefrê fut partiellement érigée, dans l'angle sud-ouest du complexe de Néferirkarê, une quatrième pyramide, véritable saint des saints du temple mortuaire accolé sur sa face orientale. A l'intérieur des différentes salles que comportait cet édifice cultuel principalement construit à l'aide de briques argileuses, furent entassés de nombreux objets d'art finement sculptés dans le bois ou la pierre, tels de petites statues de prisonniers adoptant une position accroupie, ou encore des fragments de statues royales en calcaire, diorite et basalte. Plus de deux cents perles de cornaline furent également découvertes à proximité de deux barques en bois, disposées à l'emplacement habituel des cinq niches à statues. Des rouleaux de papyrus sur lesquels diverses notes étaient consignées étaient, enfin, dissimulés à l'intérieur de l'un des magasins situés, conformément à la règle, de part et d'autre du petit sanctuaire en calcaire. Encore plus essentielle apparaît pourtant la découverte, au sein de ce temple, du pyramidion de granit ayant autrefois coiffé le sommet d'un obélisque - probablement celui du temple solaire que ce même roi avait fait édifier plus au nord, à Abou Gourab.
S'approprier les fondations du temple d'accueil et de la chaussée montante conduisant directement à l'enceinte du complexe de Néférirkarê avait nécessité, de la part de Néouserrê, la construction de son propre ensemble funéraire à proximité directe des édifices cultuels de son prédécesseur. Ce lieu présentant cependant une configuration toute particulière, la disposition relative de quelques éléments du temple haut s'en trouva logiquement modifiée. Ainsi les magasins furent-ils exceptionnellement disposées de part et d'autre du hall d'entrée de cet édifice, lui-même décalé, tout comme la cour à piliers, vers le sud par rapport à l'axe est-ouest de l'édifice central. Seul le sanctuaire aux offrandes semblait, en définitive, occuper une position classique, en bordure de la face orientale de la pyramide du roi. Ce schéma particulier illustre donc parfaitement la capacité du Maître d'Oeuvre de Pharaon à adapter le plan d'ensemble d'un complexe architectural donné, aux contraintes topographiques du site choisi pour sa propre édification... à moins qu'il ne s'agisse plutôt de quelque contrainte de nature astronomique ?
Sous le règne du pharaon Néferefrê fut partiellement érigée, dans l'angle sud-ouest du complexe de Néferirkarê, une quatrième pyramide, véritable saint des saints du temple mortuaire accolé sur sa face orientale. A l'intérieur des différentes salles que comportait cet édifice cultuel principalement construit à l'aide de briques argileuses, furent entassés de nombreux objets d'art finement sculptés dans le bois ou la pierre, tels de petites statues de prisonniers adoptant une position accroupie, ou encore des fragments de statues royales en calcaire, diorite et basalte. Plus de deux cents perles de cornaline furent également découvertes à proximité de deux barques en bois, disposées à l'emplacement habituel des cinq niches à statues. Des rouleaux de papyrus sur lesquels diverses notes étaient consignées étaient, enfin, dissimulés à l'intérieur de l'un des magasins situés, conformément à la règle, de part et d'autre du petit sanctuaire en calcaire. Encore plus essentielle apparaît pourtant la découverte, au sein de ce temple, du pyramidion de granit ayant autrefois coiffé le sommet d'un obélisque - probablement celui du temple solaire que ce même roi avait fait édifier plus au nord, à Abou Gourab.
S'approprier les fondations du temple d'accueil et de la chaussée montante conduisant directement à l'enceinte du complexe de Néférirkarê avait nécessité, de la part de Néouserrê, la construction de son propre ensemble funéraire à proximité directe des édifices cultuels de son prédécesseur. Ce lieu présentant cependant une configuration toute particulière, la disposition relative de quelques éléments du temple haut s'en trouva logiquement modifiée. Ainsi les magasins furent-ils exceptionnellement disposées de part et d'autre du hall d'entrée de cet édifice, lui-même décalé, tout comme la cour à piliers, vers le sud par rapport à l'axe est-ouest de l'édifice central. Seul le sanctuaire aux offrandes semblait, en définitive, occuper une position classique, en bordure de la face orientale de la pyramide du roi. Ce schéma particulier illustre donc parfaitement la capacité du Maître d'Oeuvre de Pharaon à adapter le plan d'ensemble d'un complexe architectural donné, aux contraintes topographiques du site choisi pour sa propre édification... à moins qu'il ne s'agisse plutôt de quelque contrainte de nature astronomique ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire