Dans le Timee, Platon (vers 428-347 avant notre ère) attribue à la Terre une position centrale dans le cosmos et une immobilité absolue, en effet. Les étoiles sont distribuées sur la surface d'une sphère, la sphère ultime, centrée sur la Terre. Cette sphère tourne sur elle-mème, autour d'un axe fixe : elle est animée d'un mouvement régulier, conférant à chaque étoile un mouvement circulaire et uniforme. Il assigne par ailleurs à chacune des planètes visibles de notre système solaire un mouvement régulier restant encore à définir. Aux yeux d'Eudoxe de Cnide (vers 409-356 avant notre ère), l'un de ses disciples, il ne fait aucun doute que ces mouvements planétaires résultent de la combinaison de mouvements circulaires centrés sur la Terre, toujours supposée immobile dans l'espace. Volumes sphériques et mouvements circulaires uniformes, considérés alors comme parfaits, constituent les fondements de l'astronomie grecque : ils sont censés fournir l'explication de tout phénomène astronomique, qu'il s'agisse du mouvement apparent de rétrogradation de ces "astres errants" que sont les planètes, ou bien encore de la variation observée dans l'éclat apparent de Vénus et de Mars. Ainsi les Grecs construisirent-ils, sur la base des travaux réalisés par les astronomes Egyptiens et Mésopotamiens, une remarquable astronomie géométrique, fondée sur l'hypothèse géocentrique. Dans leur esprit perdurera toutefois le caractère divin des astres et de la puissance dont ils sont animés. Aussi la question relative aux causes probables de ces mouvements ne fut-elle jamais abordée par ces formidables "géomètres du ciel".
Le modèle d'univers conçu par Aristote. Si les éléments Terre et Eau ont tendance à s'amonceler de façon très compacte autour du centre de l'univers qu'occupe notre planète, expliquant ainsi sa sphéricité, l'Air et le Feu tendent en revanche à monter verticalement, en direction des sphères célestes constituées par l'éther. L'éther est le constituant des objets célestes : il englobe le tout et son mouvement naturel consiste en une rotation constante et éternelle autour de la Terre.
L'école aristotélicienne.
Les axes et les vitesses de rotation des différentes sphères parcourues par les corps célestes étaient tels alors que la plupart des données observationnelles trouvaient une explication rationnelle. A chacune des 55 sphères concentriques supportant les mouvements circulaires des corps célestes, Aristote (384-322 avant notre ère), dans son ouvrage intitulé De Caelo, donne une réalité physique : il considère en effet qu'elles sont constituées par l'éther, ce milieu pur et subtil, impérissable et impalpable à la fois... par opposition aux sphères matérielles, sublunaires et imparfaites, associées aux quatre éléments naturels que sont la Terre, l'Eau, l'Air et le Feu. Dans son esprit, l'univers n'est pas seulement plein, il est également fini, limité qu'il est par la sphère des étoiles, cette sphère ultime. Un tel modèle d'univers sera toutefois bien vite abandonné par ses successeurs et ce, pour une simple raison : ce schéma, à l'instar de ceux construits par les prédécesseurs d'Aristote, ne fournissait toujours aucune explication des irrégularités observées dans le mouvement des planètes - préférence zodiacale et rétrogradation. L'existence de tels phénomènes remettait de plus en cause l'un au moins des fondements de l'astronomie grecque : l'idée que tout objet céleste est animé d'un mouvement circulaire uniforme.
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