lundi 29 septembre 2008

Histoire de l'Astronomie 2


A gauche : Les étoiles les plus brillantes de la constellation d'Orion portent des noms d'origine arabe.A droite : Les limites modernes de la constellation d'Orion, dont les étoilessont désignées par des lettres grecques.


A ces astres aux couleurs et luminosités si diverses, les premiers astronomes attribuèrent des dénominations bien particulieres. Quelques centaines d'entre elles subsistent encore, de nos jours. Bon nombre d'étoiles portent toutefois des appellations d'origine arabe. Ainsi les étoiles les plus brillantes délimitant les contours de la constellation d'Orion : Bételgeuse, Bellatrix, Mintaka, Alnilam, Alnitak, Rigel et Saïph. En 1603, un astronome du nom de Johan Bayer proposa de désigner chaque étoile par une lettre grecque (alpha, beta, delta, gamma,...), accompagnée du nom latin de la constellation à laquelle elle appartient. Ainsi l'étoile Bételgeuse fut-elle renommée alpha Orionis. Ce mode de désignation est couramment utilisé par les astronomes contemporains. Le nombre de lettres grecques n'excédant toutefois pas 24, il leur fallut introduire, à leur tour, un nouveau mode de désignation, moins poétique encore puisque codé celui-là - un codage relatif au catalogue au sein duquel tel ou tel objet fut recensé.


C'est sur la base de leur propriété lumineuse - leur éclat apparent - que les Grecs, parmi lesquels Hipparque (vers 190-120 avant notre ère), constituèrent, à partir du IIème siècle avant notre ère, les premiers catalogues d'étoiles. Ce dernier définit ainsi la notion de grandeur, ou magnitude : les étoiles de première grandeur étaient par définition les plus brillantes, tandis que celles de sixième grandeur étaient à peine visibles à l'oeil nu. L'échelle des magnitude est donc, par convention, inverse de celle des brillances. Pour la première fois, l'Energie émise par un objet céleste donné, soit cette quantité dont nous savons aujourd'hui qu'elle est intimement liée à sa luminosité intrinsèque et à sa distance à la Terre, devenait donc un paramètre physique à part entière.
Les Chinois également établirent des catalogues d'étoiles : 1464 objets plus ou moins brillants définissaient ainsi les contours de leurs 284 constellations. Bien plus tard, soit entre le Xème et le XVème siècles, ce fut au tour des Arabes d'établir des catalogues stellaires et de dresser des tables planétaires. Leurs travaux s'inscrivaient dans la parfaite continuité de ceux des Grecs, d'un astronome Grec plus particulièrement, Ptolémée (vers 100-170), dont ils traduisirent l'oeuvre majeure, l'Almageste, et affinèrent les résultats d'observation. L'un des plus grands astronomes Arabes se nommait Al-Battani (vers 858-929). Les tables dites alphonsines datent, quant à elles, du XIIIème siècle : leur appellation dérive du nom d'un souverain, Alphonse X de Castille (1226-1284). Il fallut toutefois attendre le XVème siècle, soit la traduction latine de l'oeuvre de Ptolémée, pour que l'ère astronomique s'ouvre enfin en Occident. Citons, à titre d'exemple, la publication de tables planétaires par Johannes Müller, dit Regiomontanus, en 1474.


Ces points lumineux que sont les étoiles ou les planètes de notre système solaire ne sont pas les seuls à consteller notre ciel nocturne. De petits objets aux contours flous apparaissent également ça et là. Au sein de la constellation d'Andromède par exemple, sous la ceinture d'Orion (la nébuleuse d'Orion), au coeur mème du Taureau (les Hyades) ou à proximité (les Pléïades),... En leur sein brillent quelques étoiles visibles à l'oeil nu. Leur nombre fut bien le seul paramètre accessible aux anciens astronomes, aux Grecs notamment, qui attribuèrent à ces formes diffuses un caractère mythologique. De mème la véritable nature de ce "fleuve céleste" qu'est la Voie Lactée, cette longue traînée blanchâtre constituée d'une multitude d'étoiles de faible brillance qui, depuis la nuit des temps, scinde le ciel visible en deux parties distinctes, demeura-t-elle longtemps inconnue des observateurs du ciel.

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