lundi 29 septembre 2008

Histoire de l'Astronomie 5


Mouvement rétrograde et préférence zodiacale


Des irrégularités furent très tôt observées dans le mouvement des planètes. En témoignent quelques-unes des tablettes astronomiques d'époque babylonienne. Ces astronomes avaient noté en effet que les planètes semblent parfois ralentir leur progression par rapport au zodiaque, s’arrèter dans leur course, revenir en arrière un instant en faisant une sorte de boucle, puis repartir de nouveau en avant. L'on dit alors qu'elles effectuent un mouvement rétrograde.

Il semble que de telles "pauses" planétaires, survenues entre les années 54 et 50 avant notre ère, soit à cette époque à laquelle l'Egypte était devenue province romaine, aient été portées sur le zodiaque de Dendérah. Telle est en tout cas l'explication donnée au fait que les planètes Mercure et Vénus occupent deux positions diamétralement opposées sur le zodiaque. Mercure fut en effet dessinée entre les constellations du Cancer et du Lion - à moins que ce ne soit plutôt entre le Lion et la Vierge -, tandis que Vénus apparaît entre le Verseau et les Poissons. Une telle configuration planétaire est en réalité totalement inenvisageable, l'un et l'autre de ces astres ne s'éloignant jamais beaucoup du Soleil. Au centre figurent les constellations circumpolaires (Grande Ourse, Dragon,...), entourées des constellations zodiacales qu'occupent les planètes de notre système solaire. Sur le cercle de l'écliptique furent également représentées deux éclipses, l'une lunaire, l'autre solaire. Enfin, sur les bords de la figure furent dessinées les constellations méridionales (Grand Chien, Orion,...) dont l'observation des levers ou des transits permettait aux anciens Egyptiens de connaître l'heure de la nuit. Non seulement les planètes visibles de notre système solaire donnent l'impression de ne pas toujours se déplacer dans le mème sens que le Soleil, soit d'est en ouest, mais leur déplacement le long de l'écliptique ne s'effectue pas non plus à vitesse constante : ainsi chaque astre errant se déplace-t-il plus lentement en moyenne dans une région donnée de l'écliptique - une région qui lui est propre -, et donne-t-il l'impression de traverser plus rapidement les constellations zodiacales situées à l'opposé de son groupe préféré. A chacune de ces planètes semble donc ètre associé un groupe différent de constellations préférées - phénomène étrange, que l'on nomme préférence zodiacale.

Les éclipses de Lune et de Soleil


Sur le zodiaque de Dendérah furent également représentées deux éclipses : l'une solaire, dans la constellation des Poissons, sans doute cette éclipse partielle s'étant produite à Dendérah le 7 mars 51 avant notre ère ; l'autre, lunaire, entre les constellations du Poisson et du Bélier, étant survenue le 25 septembre 52 avant notre ère. L'éclipse solaire totale la plus ancienne fut sans doute observée en Chine, en l'an 2155 avant notre ère. Pour n'avoir pas su en prédire l'occurrence, l'on raconte d'ailleurs que les deux astronomes Hi et Ho furent condamnés à mort par l'empereur. Une tablette mésopotamienne témoigne également de la survenue d'une éclipse solaire en l'an 1062 avant notre ère : "le jour se transforma en nuit et il y eut un feu au milieu du ciel" nous disent les textes ; il s'agit là de la première description de la couronne solaire. Au troisième millénaire déjà, Mésopotamiens et Mayas savaient prédire l'occurrence des éclipses de Soleil et de Lune et connaissaient leur périodicité : ils avaient fixé la durée de ce cycle des éclipses qu'est le cycle de Saros à 18 ans et 11,3 jours. Si, au terme de ce cycle, les mèmes éclipses se reproduisent aux mèmes dates du calendrier, celles-ci ne surviennent pas toujours en réalité : l'éclipse de soleil ne se produit pas toujours au mème endroit du globe en effet.
La prédiction théorique des éclipses, qui suppose connu le mouvement de l'orbite lunaire, fit son apparition en Chine, au tout début de l'ère chrétienne : elle était basée alors sur la méthode dite des neuf routes de la Lune. Avec neuf routes différentes pour la Lune, effectivement dessinées sur la sphère céleste, les Chinois, qui connaissaient la durée du cycle de Saros, changeaient la trajectoire lunaire tous les deux ans ; l'observation de la vraie trajectoire faisait connaître celle des neuf routes à choisir ; sur cette route ne restait plus désormais qu'à prévoir l'arrivée des éclipses.
La toute première explication des éclipses lunaires remonte, quant à elle, au milieu du Vème siècle avant notre ère : un Grec du nom d'Anaxagore de Clazomènes (vers 500-428 avant notre ère) argua alors qu'elles étaient générées par l'ombre de notre planète lorsque celle-ci passe entre le Soleil et la Lune... la Terre, la Lune et les planètes de notre système étant considérées alors telles de "grosses pierres" en mouvement dans l'espace.

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