lundi 29 septembre 2008

Histoire de l'Astronomie 1



L'observation du ciel à l'oeil nu, si elle nous apparaît aujourd'hui quelque peu dépassée, n'est toutefois pas sans intérèt. N'oublions pas en effet qu'elle est à l'origine de notre connaissance actuelle de l'univers, de certains des objets le peuplant, des mouvements les animant également ; enfin, qu'elle permit aux civilisations antiques de baliser la marche du temps. Espace et Temps, voilà bien les notions enfouies au sein mème du cosmos, que seule une observation prolongée permet de définir et de développer correctement. Les Anciens l'avaient bien compris, eux qui élaborèrent les premiers calendriers basés sur le cycle solaire (Egypte, Amérique précolombienne), le cycle lunaire (Mésopotamie) ou bien encore leur combinaison (Chine), et qui bien souvent orientèrent leurs monuments sacrés - temples et tombeaux - en direction de tel ou tel point remarquable : point cardinal, point solsticial, voire mème en direction de la position de lever ou de coucher (héliaque) d'une étoile donnée. Ainsi l'axe principal de certains temples d'Egypte (en particulier les temples de Dendérah dédiés aux déesses Hathor et Isis) pointait-il, à l'époque de leur fondation, en direction du lever de l'étoile Sirius, l'étoile la plus brillante du ciel nocturne.

L'univers des Anciens se restreignait bien évidemment à la voûte céleste constituée des seuls objets visibles à l'oeil nu, parmi lesquels le Soleil, la Lune, cinq des planètes de notre système solaire : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne ; des étoiles plus ou moins brillantes également, en nombre égal à 6000. En réalité, seules 3000 d'entre elles sont visibles à un instant donné : ce sont ces étoiles constellant la partie du ciel située au-dessus de l'horizon terrestre.
Certains de ces astres semblent définir les contours de figures géométriques ou constellations (du latin constellatio, "ensemble d'étoiles"), que les Mésopotamiens très tôt groupèrent sous l'appellation de constellations boréales, équatoriales ou bien encore australes. Elles étaient alors au nombre de 52. Des dénominations bien particulières - imagées - leur furent attribuées qui, pour certaines, subsistent encore de nos jours : ainsi les appellations modernes des constellations zodiacales, "celles qui se lèvent et se couchent avec le Soleil au cours de l'année", parmi lesquelles le Taureau et le Lion, sont-elles d'origine mésopotamienne. Leur détermination semble dater du second millénaire avant notre ère. Plusieurs noms de constellations nous viennent des Grecs également, tels Orion, Hercule et Persée. Certaines d'entre elles, pour la plupart situées dans l'hémisphère Sud, comme le Télescope et l'Horloge, n'ont été baptisées que très récemment, au XVIIIème siècle de notre ère.



Distribution spatiale de quelques-unes des étoiles définissant, sur Terre, les contours de la constellation de la Grande Ourse.


Ce sont aujourd'hui 88 constellations qui parsèment notre ciel nocturne. Certaines d'entre elles ne présentent toutefois pas de forme remarquable : elles n'ont en fait été désignées qu'à des fins de repérage. Ainsi la position d'un objet (planète, amas d'étoiles,...) est-elle couramment repérée par la constellation à laquelle il semble "appartenir". Parfois mème, son appellation découle directement de celle de la région céleste qu'il occupe. Tel est le cas, par exemple, de la galaxie d'Andromède qui, pendant bien longtemps, fut considérée comme une nébuleuse, c'est-à-dire un nuage interstellaire éclairé par des étoiles. Vue de la Terre en effet, cette galaxie se trouve dans le secteur du ciel délimité par la constellation d'Andromède. Elle est en réalité bien plus éloignée de la Terre que les étoiles visibles délimitant les contours de cette constellation.


La notion d'éloignement, de distance à la Terre, est toutefois bien étrangère à l'observateur terrestre : celui-ci ne voit en effet que la projection, en deux dimensions, d'un univers à trois dimensions. Aussi se représente-t-il la voûte céleste à l'image d'une sphère creuse, centrée sur la Terre. Sur cette sphère se distribuent chacun des points lumineux constellant le ciel nocturne, chacune des constellations en particulier. Parce que ses constituants, les étoiles, sont en réalité situées à diverses distances à la Terre, un habitant d'une planète extérieure à notre système solaire attribuerait à ces constellations des formes bien différentes de celles sous lesquelles elles nous apparaissent, à nous, observateurs terrestres. Contrairement à ce qu'imaginaient les Anciens, la forme assignée à telle ou telle constellation ne traduit donc aucunement l'emplacement réel de ses constituants, les étoiles.

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