lundi 29 septembre 2008

Histoire de l'Astronomie 7


Le Ciel et la Terre,séparés par le dieu de l'Air, Shou.
Quelques cosmologies antiques

Tous ces grands cercles de la sphère céleste étaient naturellement centrés sur la Terre, bien souvent considérée comme plate. Aux yeux des anciens Egyptiens, la voûte céleste était matérialisée, tantôt par le corps de la déesse Nout, tantôt par celui d'une vache céleste, Hathor, le long desquels circulaient les barques des astres, la barque du Soleil notamment. La Terre et le Ciel étaient séparés par le dieu de l'Air Shou, vecteur de lumière solaire. Aussi la nuit était-elle considérée comme un affaissement de la voûte céleste sur la Terre d'Egypte.
Les Chinois, quant à eux, ne se contentèrent pas uniquement de situer la Terre au centre du cosmos : la Chine y était le Pays du Milieu. Le ciel, constitué de neuf étages, repose par huit piliers sur les bords de la Terre ; l'un d'eux, vers l'est, s'est affaissé, entraînant l'inclinaison de l'axe de rotation de la sphère céleste et dirigeant vers l'est le cours de tous les fleuves traversant la Chine. La Terre, quant à elle, se voit entourée de quatre mers peuplées de monstres et autres dragons censés dévorer le Soleil ou la Lune lors d'éclipses.
L'idée d'une Terre entourée d'eau fut également en vogue en Mésopotamie, à l'époque babylonienne : elle succédait à l'ancestrale vision sumérienne selon laquelle la Terre, cette montagne isolée dans un paysage désertique, était surmontée d'un dôme métallique figurant le ciel. Tout comme la montagne-Terre comportait une immense cavité centrale, véritable royaume des morts, le ciel abritait, en son creux, les eaux d'En-Haut : les astres y circulaient, animés d'une force surnaturelle les mettant en mouvement.


Le système dePhilolaos de Crotone.


L'école pythagoricienne

Aux yeux de l'astronome grec Anaximandre (vers 611-547 avant notre ère), la Terre était un astre plat isolé dans un univers sphérique composé d'anneaux de feu laissant apparaître ce feu par des orifices. Les raisons pour lesquelles le premier élément observable d'un navire approchant une côte est son mât ; l'ombre projetée de la Terre sur la Lune lors d'éclipses est toujours circulaire ; ou bien encore la hauteur des étoiles - de l'étoile Polaire par exemple - au-dessus de l'horizon terrestre est intimement liée à la latitude du lieu d'observation, demeuraient toutefois inconnues. Le seul fait d'attribuer à la Terre une forme sphérique suffisait à résoudre chacun de ces problèmes. Certainement Pythagore (vers 570-490) fut-il à l'origine de cette hypothèse... et de bien d'autres également, d'essence mathématique, qui longtemps dominèrent la pensée astronomique de son peuple. A la fin de ce siècle, il ne faisait guère plus de doute en effet à l'un de ses disciples, Philolaos de Crotone, que tous les astres sont sphériques et que la Terre est un astre parmi d'autres, animé lui aussi d'un mouvement de rotation autour d'un feu central occupant le milieu du cosmos. La durée de ce mouvement (24 heures) explique alors le mouvement diurne des étoiles, ce mouvement qui les fait tour à tour apparaître au-dessus de l'horizon oriental, culminer dans le méridien du lieu ; enfin, disparaître dans les régions occidentales. La partie habitée de la Terre lui étant constamment opposée, ce feu central ne pouvait ètre observé : il constituait le centre de symétrie de l'ensemble {Terre, Anti-Terre} - une Anti-Terre dont l'existence avait été déduite d'un jeu de nombres à la signification universelle. Pour la première fois était donc rejetée la vision d'un cosmos en rotation autour d'une Terre fixe, immuable, occupant le centre de l'Univers. Cette hypothèse ne fut toutefois pas reprise ni développée par les successeurs directs de Philolaos de Crotone, parmi lesquels Platon (vers 428-347 avant notre ère).

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